10 absurdités loufoques dans la journée d’un étudiant franco-ontarien
Par Diego Elizondo
1) Fréquenter une université bilingue.
2) Tous les cours obligatoires ne sont pas offerts dans les deux langues à l’université bilingue.
3) On offre davantage de cours sur l’histoire du Québec que sur l’histoire de l’Ontario à l’université bilingue, qui est située en Ontario.
4) Le seul cours disponible sur l’histoire du Québec ce semestre est offert uniquement en anglais.
5) La professeure ne comprend pas le français, ne le parle pas et est incapable de l’écrire ou de le lire.
6) L’entièreté des lectures du cours sont en anglais, sans exception. Bien sûr, il s’agit de traductions anglaises de textes en français…
7) Un sentiment d’isolement s’installe : vous vous trouvez à être le seul étudiant francophone dans la classe. Les autres étudiants vous assurent qu’ils ont excellé dans leurs écoles d’immersion, mais ils parviennent à peine à prononcer un mot de français.
8) Malgré votre grossier accent, vous parvenez à répondre sans faille à l’ensemble des questions posées par la professeure, puisque les étudiants anglophones qui parsèment la classe ne connaissent strictement rien au sujet des Canadiens français (à l’exception, bien sûr, de stéréotypes communément répandus comme le fait qu’on mange de la poutine tous les soirs).
9) À votre grande surprise, la professeure vous arrête sous prétexte que vous monopolisez la parole. Vous prenez ce commentaire comme un compliment, puisque l’anglais est votre troisième langue et que l’apprentissage de celle-ci a débuté seulement une fois arrivé à l’école secondaire franco-ontarienne.
10) Après tout ce périple, la classe entière est convaincue que vous êtes Québécois.
La morale de cette histoire est qu’il y a plus absurde que le cours de sorcellerie à l’université bilingue. Un constat sans équivoque s’empare alors de vous : est-ce véritablement ça le bilinguisme canadien à l’université?…
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Diego Elizondo est un étudiant de deuxième année en histoire et science politique à l’Université d’Ottawa. Il habite à Orléans dans l’Est de l’Ontario.